Aujourd’hui, l’arrivée de nouveaux traitements permet aux patients d’obtenir des taux de rémission complète plus élevés. Mais le risque de rechute reste très important : entre 50 et 70 %. Photo Adobe Stock

Les cancers hématologiques ou « cancers du sang » touchent chaque année en France plus de 33 000 personnes. Parmi eux, la leucémie aiguë myéloïde (LAM) concerne principalement les plus de 65 ans. Une maladie qui évolue rapidement si elle n’est pas prise en charge. Pourtant, des solutions thérapeutiques existent pour atteindre la rémission et diminuer le risque de rechute.

En partenariat avec Destination Santé – 16 janv. 2023 à 18:00 | mis à jour le 17 janv. 2023 à 05:56

Leucémie, aigüe, myéloïde : trois mots pour évoquer le type de leucémie le plus fréquent chez l’adulte. La « leucémie » est un type de cancer du sang ; « aigüe » signifie que la maladie s’installe et progresse rapidement ; « myéloïde », se rapporte à la moelle osseuse.

Quelle est cette maladie ?

La leucémie aigüe myéloïde ou LAM est un cancer qui prend naissance dans la moelle osseuse. Plus précisément parmi les cellules souches à l’origine des cellules du sang. En se développant, ces cellules deviennent des cellules blastiques (blastes), des cellules sanguines immatures qui prolifèrent de façon ordonnée pour donner les cellules du sang.

Mais dans le cas de la leucémie, il survient une prolifération anarchique de ces cellules blastiques qui vont prendre de plus en plus de place au sein de la moelle, empêchant alors la production de cellules sanguines normales (globules rouges, globules blancs, plaquettes).

Si l’origine de la maladie est encore mal connue, on sait que certains facteurs peuvent favoriser la survenue de la LAM, comme le fait d’avoir été exposé à des rayonnements ou à des produits chimiques comme certains engrais ou le benzène.

Certains patients ayant des antécédents de cancer traité par chimiothérapie présentent aussi des risques plus importants.

Des symptômes peu spécifiques

Les premiers symptômes de la LAM ne sont pas spécifiques et peuvent être assimilés à des affections plus courantes, comme la grippe : fièvre, frissons, sueur, vertiges, brûlures urinaires, diarrhée, lésions cutanées, douleurs abdominales ou des pétéchies (des taches rouges ou violettes sur la peau); ce qui peut provoquer un retard de diagnostic.

Or cette maladie, très agressive, évolue rapidement et le pronostic des patients atteints de LAM est souvent mauvais. Bien que la LAM puisse survenir à n’importe quel âge, elle touche plus souvent les personnes âgées, généralement de plus de 65 ans.

Une maladie qui peut se soigner

Il est possible de guérir de la leucémie aigüe myéloïde. Le traitement de la maladie varie selon plusieurs paramètres : le sous-type de la maladie, l’état de santé général du patient, ses antécédents médicaux…

Dès lors que la pathologie aura été diagnostiquée, un traitement spécifique devra être mis en place dans les plus brefs délais. L’objectif est double : faire disparaître les blastes défectueux de la moelle osseuse et retrouver une production de cellules sanguines normales (globules blancs, globules rouges et plaquettes).

Plusieurs options thérapeutiques sont possibles : le traitement principal prend la forme d’une chimiothérapie qui permet de supprimer les blastes leucémiques qui se trouvent dans la moelle osseuse, le sang et les autres organes mais entraîne une certaine toxicité pour les cellules saines.

Si les blastes leucémiques sont suffisamment éliminés les patients entrent dans une phase de rémission complète, un traitement de consolidation peut être envisagé afin d’approfondir cette rémission et de diminuer le risque de récidive.

Cette stratégie peut consister en une greffe de cellules souches hématopoïétiques (qui sont à l’origine des différentes cellules du sang) prélevées sur une personne en bonne santé, et qui est le seul traitement potentiellement curatif de la LAM.

La prise en charge évolue

Aujourd’hui, l’arrivée de nouveaux traitements permet aux patients d’obtenir des taux de rémission complète plus élevés. Mais le risque de rechute, compris entre 50 et 70%, reste très important et tous les patients ne sont pas éligibles à la greffe de cellules souches, du fait des risques de complications et de toxicité liés à cette procédure. Les thérapies de rattrapage ne permettent pas à l’heure actuelle une prise en charge efficace des patients en rechute de LAM.

L’enjeu des nouvelles options thérapeutiques est de maintenir les patients sous traitement une fois en rémission, afin de prolonger au maximum cette rémission pour retarder voire tenter de prévenir la rechute.

https://www.ledauphine.com/magazine-sante/2023/01/16/leucemie-un-nouveau-traitement-pour-une-meilleure-chance-de-remission